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Page:Georges Damian Une sacree noce 1927.djvu/25

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vénustes aux regards concupiscents du père Lerousti… Cunéphine faisait la cabriole sans souci d’exhiber une toisonnette couleur de palissandre et toutes ses vêtures en baîllaient de désespoir. Quant aux autres héroïnes moins connues de la cérémonie, elles ne le cédaient point en impudicité aux plus qualifiées. Les cavaliers de ces dames et de ces demoiselles eurent sans doute toutes les peines du monde à rester purs dans de telles conjonctures. Certains, probablement, se laissèrent aller, devant tant de rose, de blond, de palpable, de gracieux, d’offert et d’attirant, jusqu’à commettre des actes éminemment damnables. Quelle tristesse ! C’est ainsi que Rhubarb, le fameux potard, le maître des élégances, passe pour avoir butiné la rose de Nicoline Bouchebée. Palamède Lampader, le propre frère de Cunéphine, tout puceau qu’il fût, ne laissa point sans hommages, les intimités de l’exquise Finboudin. Quant à Lerondufess, rajeuni de vingt ans par les exploits de tous ces amants pâmés, on dit qu’il décrocha la timbale à son tour, de connivence avec Mme Lacraquette qui, depuis longtemps, n’avait connu pareille fête.

Et le bois parut au crépuscule une plaisante et verdelette chambre à coucher…