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Page:Georges Damian Une sacree noce 1927.djvu/28

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Un oisillon pépiait quelque part, et très loin une auto peut-être ministérielle grondait comme un bull-dog qui court après un os à moelle.

Douceur infinie de tant de soirs, depuis l’origine du temps, où l’homme repu de délices sent à la fois la tristesse et la fringale le posséder, vous remplissiez à cette minute les cœurs fragiles de Lerousti, écarlate et de Finboudin-Canepête, exquise poulette à peau mate. Cunéphine Lampader reboutonnait, avec une pudeur toute neuve, la fermeture de sa chemise enveloppe. Le potard tentait de mettre un rien d’ordre dans sa chevelure débraillée. Lerondufess, encore tout ému d’être amoureux, serrait sur son cœur, en une tardive sentimentalité, sa belle amie à peau virginale. Et tous, participaient à l’émotion ambiante, y compris Hector et Josépha.

Chère Josépha ! Elle avait dû déployer toute son énergie pour ne pas abandonner avant le dîner nuptial, sa rose à son époux. Il l’avait pressée, retroussée, renversée, étreinte avec un allant si héroïque, un entrain si galant que peu s’en était fallu de voir avant l’heure, le lis de la jeune épouse se faner.

Dans un hallier touffu, il avait, le timide Hector, trouvé l’audace de mettre à nu les charmes de sa femme légitime, mais qui ne se voulait consacrée qu’à une autre heure et plus commodément… C’était un gaillard Hector. Les protestations de Josépha crurent ne point l’émouvoir et peu s’en fallut qu’il n’accomplit sur-le-champ, l’œuvre charnelle…

Mais Josépha n’était pas ce qu’on peut nommer une novice. Elle avait bien pris son parti : cela ne se passerait pas au Bois. D’un tour de main, elle détourna donc la