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Page:Georges Damian Une sacree noce 1927.djvu/40

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vii

Prologue du sacrifice



Sortant de table, il fallait donc activer la digestion, et obtenir un peu d’aise, malgré les nourritures et la congestion du grand art. On fit venir l’orchestre qui attendait patiemment dans les sous-sols du Pâté-en-Croûte, et le guinche recommença.

Cette fois, ce n’était plus, comme durant l’après-midi, un souci de correction et d’observance du rythme qui bridait l’élan naturel de tout le monde. Tout à l’inverse la retenue et le savoir-vivre vaincus succombaient devant l’assaut des instincts. Auparavant, on ne dansait qu’avec une connaissance, au moins superficielle, des règles du jeu. Maintenant, l’indifférence était totale touchant la mesure et l’ordre du pas. Chacun, sur la musique, brodait une fantaisie chorégraphique à son gré. Ceux qui ne savaient pas danser, inventaient subitement la danse…

Certains couples s’entendaient aussi à ravir en esquissant de conserve, et sans cesser de s’enlacer, des pas différents. C’était délicieux. En sus, lorsqu’un des personnages s’y sentait poussé par un désir trop neuf ou une démangeaison