Aller au contenu

Page:Georges Damian Une sacree noce 1927.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 39 —

trop précise, aucune gêne ne le retenait de manifester cela en public. Un charme vraiment primitif se dégageait de cet abandon général des femmes et des hommes au besoin tout nu des contacts les plus étroits. Quand d’occasion, le désir devenait trop ardent, les gens s’en allaient dans la pièce voisine pendant quelques instants. L’administration du Pâté-en-Croûte, qui connaissait ses habitués et tenait à leur offrir toutes les commodités compatibles avec le décorum, avait en effet aménagé le nécessaire.

C’était une chambre obscure, meublée de quatre divans aux ressorts un rien grinçants, mais toujours souples, cela qui donnait dans un coin de la salle de bal. Une simple tenture fermait la chambre. Cette étoffe était si facile à lever sans bruit pour rentrer ou sortir que personne ne s’apercevait des allées et venues dont la dite pièce était le témoin.

On y vit passer Pilocarpitte et le potard toujours salace, mais portant dans ses poches tous les objets indispensables à la pratique d’une hygiène méticuleuse. Cunéphine Lampader donna là, au père Lerousti, des sensations absolument inédites et dont le bonhomme fut éberlué. La délicate Finboudin s’abandonna aux mains du garçon d’honneur, Titi Bisetout, un adolescent déjà perverti.

Lerondufess retrouva sa veuve torride et envahissante, et tous comme toutes passèrent un petit moment, digestif, disait Ursule Tailvy, c’était la cousine de Josépha, et comptable chez un marchand de bananes, dans le civil, mais elle avait énormément d’ambition, dont celle d’écrire ses mémoires d’ancienne Reine aux fêtes de la Boustifaille. C’est elle qui vint, au nom de l’estimable société, solliciter Hector et Josépha de faire un tour aussi sur les