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Page:Georges Damian Une sacree noce 1927.djvu/46

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viii

Le sacrifice



Mme Bouldemou, l’estimée mère de l’exquise Josépha avait, peu d’instants avant le départ de sa fille, appelé celle-ci dans un coin. Elle lui donnait illico les conseils d’usage. Les larmes aux yeux, elle détaillait en mots innocents tout ce que sa fille devait s’engager à souffrir pour devenir femme.

— Tu entends, Josépha, s’il veut ceci, tu diras oui. Mais, s’il désire cela tu refuseras. Oh ! un refus élégant, craintif et un peu timide, mais cependant très net. Toutefois, ne crains pas qu’il agisse mal en réclamant telle autre chose. Tu pourras y consentir…

Mme Bouldemou entrait ainsi dans des précisions troublantes. Josépha écoutait sans donner signe de fatigue mais, en son for, elle pensait que ce fût vraiment la barbe.

— Oui, maman, répondait-elle en condensant une dernière fois tout son stock d’ingénuité.

— Tu comprends, ma fille, qu’il te faudra accepter la douleur s’il te fait mal, car cela te fera mal…

« Compte là-dessus » pensa Josépha…