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Page:Georges Damian Une sacree noce 1927.djvu/9

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ii

À Table



Le festin nuptial avait lieu au grand restaurant du Pâté-en-Croûte. Grâce à son enseigne figurant une femme nue, très nue, qui sort d’un vol-au-vent en montrant ses trésors naturels, nul n’ignore cette maison renommée. Les gourmets la fréquentaient déjà au temps de la Révolution. Balzac y trôna, et plus tard Monselet comme, de nos jours, le syndicat du Tape-Tête y donne ses agapes. On voit que la famille d’Hector et celle de Josépha avaient choisi le bon réfectoire.

Le repas menaça dès le début d’être charmant et il le fut en vérité. La timide épousée d’abord, eut bien un peu l’air emprunté lorsqu’on lui jetait des gauloiseries un rien corsées, mais elle s’habitua peu à peu.

Il y avait là son oncle Théopompe Lerousti. Il en avait un beau stock, de ces blagues archi-raides qui font venir aux joues toutes les pudeurs des femmes. Toutefois, Bartholomé Campistrouil n’était pas moins bien fourni. Le premier aurait plutôt été spécialisé dans la plaisanterie scatologique, le second dans l’érotique. Mais il est peut-être vain de prétendre délimiter deux domaines séparés