pas autrement surpris ! »
Avec un serrement de cœur, le comte se représentait le petit gars anuité dans la lande suspecte.
— À propos, bourgmestre, dit-il au moment où le fermier lui amenait son cheval, je veux faire partie de votre orphéon.
— Faites mieux, monsieur le comte, soyez notre président, notre protecteur.
— C’est dit. J’accepte.
En songeant à Guidon, le comte s’était rappelé la sérénade de l’avant-veille, et il se disait qu’il lui serait doux d’entendre souvent cet air mélancolique et candide que jouait si bien le petit pâtre.
Un pied dans l’étrier, il se ravisa encore ; quelque chose lui tenait au cœur. S’éloignerait-il avant de s’être ouvert sur le véritable objet de sa visite ?
— Il est possible, se décida-t-il à dire timidement au fermier, que votre fils ait de sérieuses dispositions pour la musique et le dessin. Envoyez-le-moi… Peut-être y aura-t-il moyen d’en faire quelque chose. Je veux tenter d’apprivoiser ce petit sauvage.
— Monsieur le comte est bien bon ! balbutia Govaertz, mais, franchement, je crois que vous y