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ESCAL-VIGOR

— Eh bien, fit Landrillon, qui la guettait à l’entrée du parc, que vous avais-je dit ? Il ne t’aime point, il ne t’aimera jamais.

— Mais qu’est-ce donc que cet homme-là ? Ne suis-je point belle, la plus belle de toutes ?… D’où provient tant de froideur !

— Pardine, c’est facile à t’expliquer… Il ne faut point chercher bien loin… C’est, comment dirai-je, un type dans le genre de saint Olfgar… Non, je fais injure au grand saint.

— Que veux-tu dire ?

— Pour parler plus clairement, ce beau monsieur a eu le mauvais goût de te préférer ton frère…

Elle lui éclata de rire au nez, malgré sa rage. Était-il assez farceur, ce Landrillon ?

— Il n’y a pas à rire, c’est comme je te le dis…

— Tu mens ! tu déraisonnes ! Comment avancer pareilles bourdes…

— Mieux que ça. Guidon le paie de retour.

— Impossible !

— Mettez donc le gamin à l’épreuve… C’est bien simple. Il a passé vingt et un ans, je présume, quoiqu’il y paraisse à peine… Tu viens de recourir à l’une des coutumes du pays. Il en est une autre