Page:Georges Feydeau - La dame de chez Maxim.djvu/196

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La Duchesse.

Oh ! rien !… Je voudrais que mon fils m’apporte un verre d’eau.

La Môme, au-dessus de la chaise qui fait face à la duchesse.

Hein ? Mais, pas du tout !… (Appelant en voix de tyrolienne, l’ « É » dans le grave, « mile » dans l’aigu :) Émile !… (À la duchesse.) Mais, comment donc, duchesse !… (Même appel.) Émile ! (S’asseyant en face de la duchesse.) Nos gens sont là pour ça !… (Même appel.) Émile !

Émile, venant du buffet et descendant à gauche de la Môme.

Madame ?

La Môme, sur le ton gouape.

Eh ! ben, mon vieux ! pour quand ?… (Femme du monde.) Un verre d’eau pour madame la duchesse ! (Émile s’incline et remonte. À la duchesse.) Ah ! duchesse, je suis vraiment confuse !… ces larbins sont d’un lent !

La Duchesse, riant sous cape.

Oh ! oh ! oh ! oh !

La Môme.

Qu’est-ce qui vous fait rire ?

La Duchessse.

C’est cette expression de « larbin », dans votre bouche !…

La Môme, le rire à fleur des lèvres.

Quoi ? Vous ne connaissez pas ce mot de larbin ?

La Duchessse.

Je le connais… sans le connaître !