Aller au contenu

Page:Georges Feydeau - La dame de chez Maxim.djvu/311

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Petypon, se rapprochant :

Quoi donc ?

Gabrielle, lisant en exagérant le côté lyrique de la lettre.

Ah ! madame ! Depuis que votre voix enchanteresse m’a dit des paroles d’amour, mon cœur est plein de vous.

Petypon.

Hein ?

Gabrielle.

Des paroles d’amour, moi ! Ce toupet ! (Lisant.) Hélas ! pourquoi faut-il que ma sotte timidité ait paralysé ma langue ? Vous étiez bien encourageante, cependant !

Petypon, sur un ton théâtral, tout en lui enlevant d’un geste rapide sa lettre des mains.

Qu’est-ce que tu dis ?

Gabrielle.

Mais, c’est de la folie ! mais, jamais !…

Petypon, continuant de lire.

Je vous écris ceci pour brûler mes vaisseaux ; et quand je reviendrai tout à l’heure, vous verrez que mon éloquence sera à la hauteur de votre amour. Je vous embrasse à pleine bouche !… (Sur un ton scandalisé.) Oh !

Madame Petypon.

L’impertinent !

Petypon, prenant du champ vers la droite pour donner plus d’ampleur à son jeu.

Oh ! Gabrielle !… à ton âge !