Page:Georges Feydeau - La dame de chez Maxim.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Madame Petypon.

Vous ne lisez donc pas les journaux ? Sainte Catherine est apparue dernièrement, à Houilles, à une famille de charbonniers !

Mongicourt (3).

C’était de circonstance… à Houilles.

Il se tord.
Petypon (1).

Évidemment…

Il se tord également.
Madame Petypon (2).

Oh ! ne faites donc pas les esprits forts !… Et depuis, tous les soirs, la sainte réapparaît. C’est un fait, ça !… Il n’y a pas à dire que cela n’est pas !… Et la preuve, c’est que je l’ai vue !

Mongicourt, bien appuyé.

Vous ?

Madame Petypon.

Moi !… Elle m’a parlé !

Mongicourt.

Non ?

Madame Petypon.

Elle m’a dit : « Ma fille ! le Ciel vous a choisie pour de grandes choses ! Bientôt vous recevrez la visite d’un séraphin qui vous éclairera sur la mission que vous aurez à accomplir !… (D’un geste large, les deux mains, la paume en l’air.) Allez ! »

Petypon, profitant de la main en l’air de sa femme pour y déposer sa tasse.

C’est ça ! va, ma grosse ! et débarrasse-moi de ma tasse.