Page:Georges Feydeau - La dame de chez Maxim.djvu/89

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Le Général, riant.

Je ne sais même pas si je saurais être père !

La Môme, tout en riant.

Oh !… Oh !

Le Général, vivement.

Au-delà… au-delà, veux-je dire, du temps qu’il est nécessaire pour le devenir. (Tous deux s’esclaffent.) Oui, oui ! c’est un peu gaillard, ce que je viens de dire ! C’est un peu gaillard !

Il se tord.
La Môme.

Oh ! ça ne me gêne pas !

Le Général.

Non ? bravo ! Moi, j’aime les femmes honnêtes qui ne font pas leur mijaurée !… Bref — pour en revenir à Clémentine ! — vous comprenez si seulement j’avais eu encore ma femme !… (Se levant et gagnant jusqu’au pied du lit.) Mais, ma pauvre générale, comme vous savez, n’est-ce pas, ffutt !… (D’un geste de la main il envoie la générale au ciel.) Ah ! je ne l’ai jamais tant regrettée !… (Changeant de ton.) Alors, n’ayant pas de femme pour elle, je me suis dit : « Il n’y a qu’un moyen : c’est de lui trouver un homme ! »

La Môme, se méprenant et affectant l’air scandalisé.

Oh ! oh !… général !

Le Général, ne comprenant pas.

Quoi ? il faut bien la marier !

La Môme, bien étalé.

Ah ! c’est pour le mariage ?