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introduction

réelle pèsent plus lourdement il me semble sur l’ouvrier de la pensée.

La multitude le voit et passe.

Que lui importent à elle, les stances harmonieuses d’une idylle, la musique d’une page bien écrite, l’expression raffinée d’un beau sentiment !… À quoi bon les plaintes de cet ostracisé des fastes sociaux, de ce banni des régions de la fortune !

La multitude le voit et passe… et, sauf quelque rare privilégié qu’un fugitif succès de vogue pourrait peut-être accidentellement rémunérer, l’homme de lettres roulera à jamais son éternel rocher de Sisyphe.

Que reste-t-il au malheureux que des aptitudes réelles ou des efforts illusoires inclinent à tenter la sombre carrière