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Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/101

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seul a travers l’atlantique

l’extrémité de la corne entre les deux balancines.

Il faisait toujours chaud et le temps était beau. Le bateau se gouvernait lui-même et j’étais allongé, un jour, sur le pont regardant par-dessus bord, essayant de percer les insondables profondeurs : plus de 6.000 mètres. C’est alors que je remarquai, pour la première fois, trois formes suivant mon bateau. Nageant à quelques mètres de la surface, dans l’ombre du Firecrest, était un trio de daurades qui sont d’énormes poissons du genre maquereaux dépassant souvent un mètre de longueur.

Deux semaines auparavant j’avais jeté mon bœuf salé. Je n’avais pas goûté de nourriture fraîche depuis mon départ de Gibraltar et, seuls, quelques poissons volants m’avaient permis de