Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/127

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partant de très bas avec quinze ans de moins, moi qui cours inlassablement à la recherche de ma jeunesse.

Mais parce que depuis des siècles les hommes ont coutume de vivre esclaves de la civilisation, je ne serais pas obligé de mener la même vie servile et conventionnelle. Maître de mon navire, je voguerai autour du monde, ivre de grand air, d’espace et de lumière, menant la vie simple de matelot, baignant dans le soleil un corps qui ne fut pas créé pour être enfermé dans les maisons des hommes.

Et, tout heureux d’avoir trouvé ma voie et réalisé mon rêve, je récite à la barre mes poèmes préférés de la mer…

La nuit passait ainsi très vite. Une à une les étoiles disparaissaient. Une clarté grise arrivait de l’orient et je