Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/135

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saire redoutable, et, tout joyeux dans la tempête, je chantais toutes les chansons de mer dont je pouvais me souvenir.

Le Firecrest plongeait dans l’écume comme s’il voulait se faire sous-marin, et se couchait lourdement sous les coups de vent ; la tempête soufflait droit de la direction où je désirais aller, et le cotre avait à combattre pour chaque mètre qu’il gagnait.

Il ne se comportait vraiment pas mal dans ce mauvais temps. Mais le beaupré était enseveli complètement dans la mer, et quand il sortait de l’eau, je pouvais sentir tout le gréement, le mât et les voiles trembler, et le cotre secoué. Ma confiance dans les haubans du beaupré était faible, si l’un d’eux cédait, je pouvais perdre le beaupré.