Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/208

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vire. Si je prenais quelqu’un avec moi, ce serait pour avoir un compagnon. J’aimerais qu’il ne me rende que peu de services et je voudrais faire moi-même tout le travail du bord.

En lisant certaines lettres, je reste triste et rêveur, car je devine que leurs auteurs aiment réellement la mer. Je pense à ma tristesse d’être à terre. Je les comprends et les aime comme des frères. Lorsque j’ai refusé la demande de cet ancien matelot, j’ai été fort triste :

« Je regrette la mer, je voudrais parcourir encore ses flots immenses. Je voudrais encore vivre cette vie de matelot avec ses angoisses et ses peines ; c’est pourquoi je vous supplie de m’emmener avec vous. Je supporterai à vos côtés sans me plaindre les angoisses des tempêtes, je vou-