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Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/209

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drais être avec vous pour cette vie sans lendemain. Je ne vous demande rien, je n’emporterai rien, je ne veux rien rapporter. Je vous supplie de me prendre à votre service. »

Cette lettre dont je supprime certains passages trop élogieux pour moi est une lettre admirable. Je ne peux la relire sans être ému jusqu’aux larmes. Dans ma bibliothèque de bord elle aura sa place à côté de mes poètes préférés, à côté des ballades de John Masefield et des contes de Bill Adams. C’est une lettre écrite par un vrai marin qui sut décrire simplement son amour de la mer.

L’esprit d’aventure maritime qui avait poussé les Normands nos aïeux à la conquête du monde existe toujours. Je serais heureux si mes prochaines croisières pouvaient faire con-