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Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/39

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la chasse. Nous tirons des bordées contre un fort vent debout, et, quoique moins vite, je peux serrer le vent de plus près.

Nous nous élançons vers le large. Une fois sortis de la baie abritée, les vagues et le vent augmentent. Le Firecrest donne une forte bande, l’écume jaillit sur le pont et je suis trempé par les embruns, mais j’ai le cœur en joie, et comme l’étrave du Firecrest fend les flots, je chante le refrain d’une complainte de pêcheurs bretons :

La bonne sainte lui a répondu : il vente.
C’est le vent de la mer qui nous tourmente.

Le baromètre baisse et la terre disparaît derrière l’horizon. À 4 h. 30, je coupe le Lavengro au plus près sur l’autre amure, quand un fort grain arrive. En hâte, j’amène la grand’voile et le foc et