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Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/53

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seul a travers l’atlantique

mon vaillant navire et ma navigation. J’envisageais avec joie mon passage dans les vents alizés où je trouverais un soleil ardent et les poissons volants des mers tropicales. Je jetai mes derniers regards à la terre, au roc de Gibraltar étincelant de soleil.

La brise augmentait lorsque, sortant de la baie d’Algésiras, je mis le cap sur la sortie du détroit.

Les poissons étaient si nombreux autour de moi que l’eau semblait bouillonner. Des marsouins jouaient autour de mon bateau et les albatros plongeaient. C’était le moment d’essayer le winchester automatique qu’un ami m’avait offert à Gibraltar et bientôt un marsouin coulait, laissant une trace rouge dans l’eau. J’aurais été heureux de pêcher à la traîne, mais j’allais trop vite.