tage exclusif de ces hommes privilégiés ; mais des esprits communs ne voient qu’autour d’eux-mêmes. Dans le cercle de leurs affections et de leurs intérêts, ils sont juges éclairés ; au-delà il n’existe aucune certitude dont ils fassent cas et, d’ailleurs, ils manqueraient de facultés pour l’apprécier.
Revêtues des formes séduisantes qu’une imagination élevée sait prêter à ses conceptions, les doctrines systématiques ont été adoptées avec enthousiasme par la curiosité publique ; les esprits cultivés en ont fait leur pâture ; elles ont été enseignées dans les écoles. Il s’agissait de les savoir, et non de les juger. Ou en suivait les conséquences ; on en multipliait les applications. Tout le monde parlait d’après le maître ; on expliquait sa pensée, et l’on faisait sur ses écrits mille commentaires que lui-même n’eût certainement pas avoués. La simplicité primitive disparaissait ; une foule d’erreurs venaient obscurcir le fond de vérité qui avait éclairé le premier auteur du système ; et pourtant l’enseignement et le crédit y restaient obstinément attachés, jusqu’à ce qu’une hypothèse plus en harmonie avec les progrès de l’observation eût satisfait au