Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jamais cessé de se faire sentir au milieu des erreurs de la raison. Chaque système a été inspiré par la connaissance d’une vérité incontestable. L’homme de génie, frappé de l’importance de cette vérité, et persuadé de l’unité de l’être, a voulu rapporter toutes les choses à celle dont il avait acquis la certitude. Il a imaginé, il a supposé, il a rempli, d’une manière plus ou moins heureuse, les nombreux intervalles entre les points solidement établis. Mais cet esprit supérieur, auteur d’un vaste système, n’a jamais confondu, dans sa conscience, la certitude absolue qui servait de base à son œuvre avec la probabilité, souvent bien faible à ses propres yeux, des suppositions destinées à lier entre elles les diverses parties de sa doctrine.

C’est là, c’est dans la pensée des inventeurs qu’il faut étudier la nature de l’intelligence humaine ; et, à cet égard, l’histoire du genre humain se réduit à celle d’un petit nombre d’hommes nés avec l’honorable mission d’éclairer leurs semblables.

Sans doute le modèle du vrai, qui nous sert à reconnaître le bon et le beau, n’est pas le par-