Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/160

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manières d’être correspondantes ; mais l’une d’elles domine le plus souvent, et elles forment autant de caractères différents. Ces trois caractères présentent des ressemblances avec la manière dont se comportent les corps durs, les corps élastiques et les corps mous. Ainsi les hommes exclusivement occupés de leurs intérêts tiennent obstinément au chemin qui les mène à leur but et résistent à tout mouvement contraire ; en sorte que l’obstacle qu’ils rencontrent ne les détermine à changer de direction que lorsqu’il a détruit toute leur force. Les personnes mues par leurs passions prennent, au moindre choc, un parti inattendu ; elles se jettent dans une autre route et se conduisent d’une manière tout opposée à celle qu’elles avaient d’abord adoptée. Enfin les individus amis du repos souffrent des lésions réelles, plutôt que de songer à réagir.

Dans les temps de tranquillité, les intérêts dominent. L’administration doit les protéger, et ce soin semble ne pas offrir de grandes difficultés, car il est dans leur nature d’indiquer eux-mêmes les mesures qui leur sont favorables. Leur direction est connue et invariable ; ils servent de base à l’opinion publique.