Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sique, est privé des secours qui l’auraient pu conduire à l’appréciation des beautés en ce genre. Il est évident que si l’on agissait de la même manière par rapport aux lettres, les hommes doués d’une manière de sentir exquise seraient les seuls qui acquerraient la connaissance des chefs-d’œuvre littéraires. Je crois qu’il est également rare de voir l’enfant annoncer de grandes dispositions dans l’un ou l’autre genre. L’éducation et l’opinion rendent compte de la différence entre les nombres exprimant combien il est d’hommes qui puissent bien juger en littérature, et combien qui sachent apprécier le mérite d’une composition musicale.

On croit avoir trouvé une objection fondamentale dans la disposition naturelle nécessaire pour évaluer la justesse d’un son. Mais, lors même qu’il ne serait pas certain que l’exercice apprend à distinguer des sons entre lesquels l’oreille ne percevait d’abord aucune différence, il resterait encore une foule de choses qui, entièrement indépendantes du choix du module, pourraient être appréciées par l’homme intelligent et accoutumé à étudier les effets de la musique.

On ne comprend plus aujourd’hui ce que