Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/189

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deux modes d’affections dont nous examinons l’expression se manifestent tour à tour par l’une et par l’autre. Notre manière de sentir ne nous permet pas de demeurer longtemps dans le désespoir. Cette situation déchirante fatigue, épuise ; et s’il n’en résulte pas une exaltation assez forte pour bouleverser entièrement nos facultés intellectuelles, notre âme sera obligée de prendre quelque repos. Ce genre de repos n’est pas celui du bien-être ; il approche de la stupidité. C’est l’abattement de la douleur, c’est une noire mélancolie, une tristesse profonde.

Quel que soit le genre de compositions destiné à reproduire de telles impressions, il doit se conformer aux besoins de notre sensibilité. Il présentera donc alternativement la peinture de l’extrême tristesse et celle du désespoir. Ainsi ces deux aspects différents d’un seul et même sentiment se trouvent, pour ainsi dire, opposés l’un à l’autre, et dans un tel degré de rapprochement que la comparaison en devient inévitable. Il faut alors établir entre leurs expressions d’autres différences que celles du mouvement.

La nature de ces affections en fournit le moyen.

Non seulement l’abattement s’énonce avec