Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/190

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lenteur, mais une sorte de monotonie lui convient. Le poète, l’orateur, choisiront des syllabes douces, faciles à prononcer, et dont l’émission semble exiger peu d’efforts. — Le musicien aura recours à des notes de même valeur en sorte que les sons agiront sur l’âme à peu près comme le silence absolu, silence qui produirait la préoccupation dont on doit nous faire connaître l’existence.

L’attention à suivre ces règles a le double avantage de renforcer l’effet qu’occasionnerait le seul changement dans la manière de dire, et de préparer une opposition plus frappante entre les accents de la profonde mélancolie et ceux du désespoir.

De même anssi les affections violentes, lorsqu’elles devront se montrer dans une même composition à côté de la sombre douleur, trouveront d’autres nuances que celles qui résulteraient de la seule précipitation du mouvement. Des expressions fortes et énergiques, des notes dures à l’oreille, avertiront l’âme de l’exaltation nouvelle causée par le sujet.

Le poète, l’orateur, l’auteur dramatique, littérateur ou musicien, tirent leurs grands effets de l’art