Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/217

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monde, et l’œil fut créé pour la voir ; elle tombe sur les corps, se saisit de leur empreinte, elle a des pinceaux et des couleurs pour peindre, elle forme sur la rétine la miniature du monde et lie à l’existence de l’homme celle de tous les êtres qui l’environnent.

Quand les hommes instruisent leurs semblables, l’envie, active envers les vivants, se rend difficile pour tout ce qu’ils proposent ; c’est avec effort que la vérité s’insinue. Mais lorsque la mort et le temps les ont séparés de l’envie, lorsque leurs pensées ont reçu l’hommage de plusieurs générations, le génie vu dans l’éloignement a quelque chose de respectable et de sacré ; il s’établit une sorte de prescription, et il faut autant d’efforts pour rectifier ces anciennes pensées, qu’il en a fallu pour les faire admettre.

Si les hommes qui ont avancé les sciences par leurs travaux, si ceux à qui il a été donné d’é-