Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. Abeille pense que le froid est un être réel ; il oppose, à l’opinion des physiciens qui ne le considère que comme l’absence du feu, le raisonnement suivant. L’eau qui se congèle augmente de volume, l’absence d’un être corporel ne peut ajouter à la masse dont il se sépare, puisque le néant ne produit aucun effet positif ; donc un être réel augmente le volume de l’eau.

La force avec laquelle l’eau augmente de volume, en se congelant, est bien prouvée par l’expérience suivante. Que l’on prenne un tube de fer, que l’on en ferme une extrémité au moyen d’une virole de même métal ; qu’on emplisse ce tube d’eau et qu’on l’expose au grand froid l’eau fera un tel effort qu’elle fendra le tube dans toute sa longueur, et l’on observera que les glaçons déborderont cette fente. L’objection de M. Abeille, contre mon opinion sur le feu et la lumière, est que l’on ne peut décomposer le feu, tandis que nous décomposons la lumière tant que nous le voulons.

Voici ma réponse. Je conviens que le feu n’a