Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/251

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pas été décomposé jusqu’à présent. Je crois même qu’il ne le sera jamais ; mais je ne conclus pas de là que ce soit un être simple et je pense, au contraire, que, s’il se refuse à devenir le sujet de nos expériences sous ce rapport, nous devons nous en prendre plutôt à l’impossibilité de l’obtenir seul et de pouvoir le retenir (puisqu’il pénètre tous les corps) et au défaut de matière propre à opérer sur lui, qu’à la simplicité de son essence.



IDÉE SUR LES SENS



Je pense qu’ils peuvent être tous rapportés à celui du toucher, et qu’ils ne diffèrent que par la disposition à ressentir l’attouchement de corps de natures différentes. Le sens du toucher proprement dit est le moins délicat de tous, puisqu’il n’est guère affecté que par les corps les moins déliés ; tandis que l’œil est sensible à l’attouchement du subtil élément de la lumière, que l’ouïe reçoit l’impression des parties de l’air mises en vibration par le corps sonore ou résonnant,