Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/350

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dit-elle quelque part, bannissant ainsi d’un seul mot l’ennui lourd et idiot qui pesait sur cette pauvre jeunesse. « Élevez-les pour ce qui les attend, une vie de ménage modeste et retirée, toute au devoir entre un mari à aider dans l’administration de sa petite fortune, des enfants à élever, des serviteurs à diriger ».

Elle dit aussi : « Saint-Cyr n’est pas fait pour la prière, mais pour l’action ». — « Convaincre les enfants qu’on les aime, et que ce qu’on fait est pour leur bien ». — « Avoir toujours beaucoup de complaisance pour tout ce que l’on peut accorder sans blesser la règle ». — « Ne rien promettre aux enfants qu’on ne leur tienne » — « Ne jamais chercher à se faire aimer de la jeunesse que par les moyens qui lui sont utiles ». « Ne jamais se décourager dans l’éducation : ce qui ne vient pas tôt peut venir tard, mais il se faut armer de beaucoup de patience ».

« Quel sens vrai et profond de l’éducation ! Pourquoi donc n’avons-nous pas choisi celle qu’on a pu appeler « la première institutrice laïque ?... » Je vais vous le dire, Mesdemoiselles. C’est parce qu’un doute, — je ne dis même pas un soupçon, — a pu peser sur un moment de sa vie, et que le moindre murmure ne doit pas effleurer la réputation d’une femme. C’est aussi, peut-être, parce qu’elle a manqué sinon de bonté, au moins du courage de la bonté. L’histoire,