Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/373

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pas eu avec A. Comte, les relations scientifiques qu’elle avait alors avec Fourier, Ampère, Legendre, Navier, Delambre, etc. On doit même se demander si les souffrances physiques qui t’atteignirent dès 1829, lui laissèrent assez de calme pour lire le premier volume de la Philosophie positive qui parut l’année suivante.

Sophie Germain n’ayant pu saisir dans son ensemble la loi des trois états, a, malgré sa netteté de vue sur les premières phases de l’esprit humain, conservé quelques nuages métaphysiques dans l’exposition historique. Néanmoins, Sophie Germain a pu y dévoiler une masse de vérités où poètes, artistes, savants, politiques et moralistes, pourraient puiser à pleines mains ; et, avec ses admirables dispositions artistiques, que n’aurait-elle pas accompli dans divers ordres, si elle avait pu jouir des premières et vives lueurs de la philosophie positive !

Suivons Sophie Germain dans sa brillante exposition : sous le règne initial de l’imagination, la poésie fit d’abord le récit des événements les plus remarquables et peignit les grandes scènes de la nature. Plus tard, le poète put imaginer une action ; mais, pour intéresser, il fallait découvrir les règles qui devinrent plus tard des préceptes : l’unité d’action, l’unité d’intérêt et la clarté de l’exposition.

Au milieu des êtres infinis du monde extérieur, l’homme ne trouva rien de plus merveilleux que lui-même. Il étendit son existence sur tout ce qui l’environ-