Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/401

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Au Collège de France, 4 novembre 1797.


« Il était difficile, Mademoiselle, de me faire sentir plus que vous ne l’avez fait hier, l’indiscrétion de ma visite et l’improbation de mes hommages, mais il m’était difficile de le prévoir. Je ne puis même encore le comprendre, et le concilier avec les talents que mon ami Cousin m’a annoncés. Il me reste à vous faire des excuses de mon imprudence ; on apprend à tout âge, et les leçons d’une personne aussi aimable et aussi spirituelle que vous, se retiennent plus que les autres. Vous m’avez dit que vous aviez lu le Système du monde de Laplace, mais que vous ne vouliez pas lire mon Abrégé d’astronomie ; comme je crois que vous n’auriez pas entendu l’un sans l’autre, je n’y vois d’autre explication que le projet formé de me témoigner l’indignation la plus prononcée, et c’est l’objet de mes excuses et de mes regrets.

« Salut et respect,

« Lalande ».


Sophie Germain était sœur de l’excellente Mme  Dutrochet, dont la bonne grâce affectueuse et la vivacité spirituelle charmaient encore, il y a bien peu d’années, la société d’élite qu’elle aimait à réunir chaque semaine dans la maison même où avait étudié Sophie Germain. Plus d’une fois, les derniers témoins des