Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/87

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À la première curiosité, bientôt épuisée, succédera, un entier oubli.

Les lois dont nous parlons ont régi la pensée de l’homme longtemps avant qu’il ait eu le loisir de réfléchir. Le spectacle de l’univers en était empreint ; la mémoire les a reproduites ; l’imagination, jusque dans ses caprices, leur est demeurée assujettie ; plus tard, elles ont servi de guide à la raison.

S’il nous était donné de pénétrer la nature des choses ; si les observations, les réflexions, les théories qui composent notre richesse intellectuelle, n’étaient pas de l’homme, nous choisirions avec certitude entre ces deux propositions : ou le type que nous trouvons en nous-mêmes et dans les objets extérieurs nous révèle les conditions de l’être ; ou ce type, nous appartenant en propre, atteste la manière dont nous pouvons comprendre les possibles.

Cette haute connaissance nous est à jamais interdite. Mais en nous bornant à chercher comment un sentiment profond d’ordre et de proportions devient pour nous le caractère du vrai en toutes choses, nous pourrons parvenir à reconnaître que, dans les divers genres, nos études,