Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/94

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inspirations de leur génie. Mais, à présent que les limites du sujet sont parfaitement déterminées, ils n’auront plus à craindre de s’égarer : l’un, dans le champ immense d’une imagination fertile en inventions ; l’autre, dans cet océan des possibilités, d’où l’on aborde avec tant de difficulté sur le terrain ferme de la vérité démontrée. Il se présente souvent encore dans le cours du travail des idées qui, bien que nées du sujet, nuiraient cependant ou à la rapidité ou à la clarté du développement. S’ils mettaient trop de soin à éviter une telle surabondance d’invention, nos auteurs arrêteraient l’élan de leurs pensées. Plus tard, ils reverront leurs premières ébauches et n’y conserveront plus que les traits nécessaires. Changeant alors de rôle, ils deviendront les juges de leur propre ouvrage.

Ils examinent d’abord la marche des idées. Celles qui pourraient, d’un côté, partager l’intérêt, de l’autre suspendre l’attention et détruire ainsi l’unité de composition, seront écartées ; elles iront enrichir, soit de gracieux épisodes, soit de savantes annotations ; ou, si, trop éloignées du sujet qui les a fortuitement amenées, elles ne peuvent être convenablement placées dans l’ou-