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quelques remarques judicieuses et quelques conjectures vraisemblables. À l’ensemble de l’ouvrage est joint un atlas de trente planches dont trois sont réservées à l’aqueduc du Mont Pilat.

On ne trouve rien de nouveau, à tout prendre, dans les dix lettres sur l’histoire de Lyon, composées sur le mode oratoire par M. de Penhouët[1] colonel de la 29e légion de gendarmerie royale, et adressées à l’Académie des Sciences et Belles-Lettres de Lyon. Cet auteur a vu l’aqueduc et l’a suivi en partie, mais il ne fait guère que citer Delorme, hormis quelques rectifications de détail. Il n’y a rien d’important non plus dans les quelques pages de M. Leymarie, qui datent de 1839.

En 1840 parut un ouvrage beaucoup plus complet, dont l’auteur, Alexandre Flacheron, architecte, avait repris et continué sur le terrain les études de Delorme[2] Sans apporter grand chose de neuf sur l’aqueduc du Gier, il est beaucoup plus explicite et plus exact que son devancier sur ceux du Mont-d’Or et de La Brévenne ; mais il ne dit pas un mot de l’aqueduc de Craponne. Quatre planches, comportant plusieurs plans et coupes, accompagnent ce petit volume, qui demeure un excellent travail ; il y sera souvent fait allusion au cours de la présente étude.

Plus que les autres, l’aqueduc du Gier, en raison de son importance, de son degré de conservation et de ses hardis ouvrages d’art, continua d’attirer les recherches. En 1854, M. de Gasparin fils, ancien ingénieur des ponts et chaussées, remit à l’Académie de Lyon un mémoire dont la préparation lui avait coûté plusieurs années de travail, et qui fournissait le tracé complet de l’aqueduc, avec son nivellement exécuté sous la direction de l’auteur par les agents des ponts et chaussées[3]. Ce mémoire fut couronné par l’Académie de Lyon dans sa séance publique du 23 janvier 1855. Il présente une lacune assez grave, en ce qu’il ne fait aucune mention des prises d’eau accessoires et des affluents de l’aqueduc. Mais il a le grand mérite d’être rationnel et méthodique, de faire, pour la première fois, intervenir le calcul dans la détermination de certains éléments, d’appeler l’attention sur le mérite de l’ingénieur romain, et de mettre hardiment en avant des hypothèses qui éveillent et provoquent même la discussion[4].

  1. Lettres sur l’histoire ancienne de Lyon. (Besançon, 1818.)
  2. Mémoire sur trois anciens aqueducs qui amenaient autrefois à Lyon les eaux du Mont d’Or, de La Brévenne et du Gier. (Lyon, imprimerie Boitel, 1840. — In-8o , 72 pages.)
  3. Reconnaissance de l’aqueduc romain qui amenait à Lyon les eaux de la vallée du Giers (sic), par M. Paul de Gasparin, ancien ingénieur des ponts et chaussées. (Petite brochure in-8o, 37 pages.)
  4. Une vue d’ensemble résultant de ces diverses études sur l’aqueduc du Gier a été présentée de façon précise et claire, il y a quelques années, par M. S. Mulsant, avocat à Saint-Etienne. (L’Aqueduc du Gier et le Service des Eaux à Lyon. — Saint-Étienne, 1894.) L’auteur y a joint quelques considérations intéressantes sur la législation des Eaux chez les Romains.