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Ce mémoire de M. de Gasparin aurait été utilement complété par les notes consciencieuses d’un autre architecte lyonnais, M. Bresson, à qui de nombreuses excursions le long de ce même aqueduc avaient permis de relever très exactement les moindres vestiges des ouvrages apparents. Il est mort avant d’avoir pu mettre en ordre ces notes et les publier. Elles ont été, ainsi que les dessins qui y étaient joints, très obligeamment mises à ma disposition par M. Bourbon, gendre et successeur de M. Bresson, autorisation m’étant accordée de reproduire quelques-uns des dessins.

Aux divers problèmes suscités par le mémoire de M. de Gasparin, aucune solution n’a d’ailleurs été apportée jusqu’à présent, que je sache, et la question est à reprendre au point où cet ingénieur l’a laissée. Un progrès assez notable a été fait au contraire depuis Flacheron dans la connaissance des trois autres aqueducs, Mont d’Or, Brévenes et Craponne, grâce aux investigations opérées sur le terrain pas un agent du service des Eaux de Lyon, M. Galut, qui depuis 1889 a publié dans la Revue du lyonnais une série d’articles, intéressants à des degrés divers. M. Galut a suivi l’aqueduc de La Brévenne depuis sa source jusqu’à Lyon, en notant avec détail tous les points qui pouvaient servir de repères sur son parcours. Il est vrai qu’il n’était pas en mesure de faire le nivellement, et les cotes qu’il indique, d’après une carte, sont assez souvent inexactes ; mais il a eu le mérite de redresser de notables erreurs commises par Flacheron, et de se trouver en concordance à peu près complète avec la carte d’Artaud, avant d’avoir eu connaissance de celle-ci : il ne pouvait pas y avoir de vérification plus concluante. Il a fait preuve du même zèle et de la même adresse dans ses recherches sur l’aqueduc du Mont d’Or et sur le système compliqué des branches de l’aqueduc de Craponne, que toutefois il n’a pas complètement exploré. Son tort a été de s’engager à propos de cet aqueduc et des autres dans des affirmations pour le moins téméraires et d’en tirer hardiment des conclusions absolues, facilement réfutables, que des connaissances techniques et historiques un peu plus étendues lui eussent fait éviter.

II

Le champ restait suffisamment vaste pour une nouvelle étude de ces divers aqueducs. Il manquait un traité d’ensemble où chacun d’eux fût décrit d’après une méthode unique, à sa place, suivant sa date, et en tenant compte de son importance relative. D’utiles observations pouvaient ressortir de la comparaison de leurs tracés respectifs, de leurs pentes, de leurs débits, de leurs modes de prises