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de son développement, et fixant les périodes probables où des élans d’activité ont enfanté de grands travaux : cela dans l’espace d’un siècle et demi environ, c’est-à-dire de la fondation au règne d’Hadrien, époque extrême où le dernier des quatre aqueducs ait pu être construit.

Pour cet exposé, indépendamment des auteurs anciens (Strabon, Appien, Dion Cassius, César, Velleius Paterculus, Tacite, Suétone), j’ai eu recours à la très complète bibliographie lyonnaise de M. Charléty, et j’ai consulté surtout la notice de M. Hirschfeld sur l’histoire de Lugdunum, au XIIIe volume du Corpus inscriptionum latinarum, les remarquables ouvrages de MM. A. de Boissieu[1], Allmer et Dissard[2], Emile Jullien[3], l’Histoire de Lyon, déjà citée, d’André Steyert, et plusieurs articles des mieux documentés, publiés par M. P. Fabia dans la savante Revue d’histoire de Lyon qui paraît depuis quelques années.

Voici donc, en quelques mots, le plan général de ce travail. Après le chapitre historique préliminaire, viendra l’exposé des conditions topographiques et hydrographiques de la région lyonnaise, un peu différentes, il y a dix-neuf siècles, de ce qu’elles sont à notre époque ; puis nous suivrons en détail le tracé des quatre aqueducs. Alors commencera l’étude des divers éléments de ces ouvrages, comparés avec les éléments correspondants des autres aqueducs de l’empire romain, surtout de ceux de Rome, d’après Frontin et Vitruve. Les aperçus particuliers s’éclaireront par les vues d’ensemble, et réciproquement. Successivement seront étudiées les prises d’eau, les pentes, les traversées par siphons ; puis les méthodes de construction des ouvrages souterrains et apparents ; le débit et la distribution ; le personnel administratif, technique, ouvrier ; enfin, tout ce qui a rapport au coût, à l’entretien et à la surveillance des aqueducs.

Ce livre relève, comme on voit, du genre plus que sévère, et la lecture en exigera quelque effort de résignation. On se heurtera souvent à des calculs, à des nomenclatures arides, à des discussions techniques dénuées de tout agrément. Mais est-ce bien à l’agrément qu’il convenait ici de sacrifier ? J’ai visé avant tout à l’utile et au vrai. Que ce soit là du moins mon excuse.

  1. Inscriptions antiques de Lyon, reproduites d’après les monuments ou recueillies dans les auteurs, par Alph. de Boissieu. (Lyon, 1846 à 1854.)
  2. Inscriptions antiques du musée de Lyon, par A. Allmer et P. Dissard (Lyon, 1888 à 1893), 5 vol. ; Trion, par les mêmes. (Lyon, 1888.)
  3. La fondation de Lyon, histoire de Munatius Plancus. (Paris, Masson, 1892.)