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et sans régularité (fig. 16), aux parements de petit appareil rectangulaire, plus solides, toutes choses égales d’ailleurs, que les parements réticulés, grâce à l’assiette stable que leur donne l’horizontalité des assises.

Bien que les aqueducs de Lyon ne présentent aucun ouvrage appareillé en briques (opus latericium), cet appareil est si fréquent dans les constructions romaines, et aux aqueducs en particulier, qu’il est bon d’en dire un mot. Encore mieux aménagé que le système des petites assises de pierre pour la liaison avec le noyau de maçonnerie brute, il se compose presque toujours de briques triangulaires, chevauchant les unes sur les autres (fig. 96). Cette double série de cordons intervertis mordait avec ténacité dans la masse.

Fig. 96. — Opus latericium. (Maçonnerie de briques).

Echafaudages. — J’ai mentionné déjà[1] les systèmes usités pour lier l’un à l’autre deux parements opposés : pierres en parpaing (διἀτονοι), tirants en fer et scellements en plomb[2]. Je ne crois pas que ces liaisons métalliques aient jamais été appliquées aux piles d’aqueducs. Dans les murs ordinaires, les pièces de bois qui servaient à soutenir les échafaudages étaient fréquemment engagées de part en part dans la maçonnerie et, coupées ensuite au ras des parements, continuaient à jouer le rôle de pièces de liaison. Mais dans les murs épais, ces soutiens d’échafaudages se réduisaient à de simples boulins engagés dans le massif juste à la profondeur suffisante pour pouvoir soutenir les planchers de service. Ce sont évidemment les traces de ces bouts de madriers,

  1. V. ci-dessus, p. 232.
  2. « Cum ansis ferreis et plumbo frontes revinetae sint. »