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construits près des carrières. Mais le cas le plus fréquent devait être celui des fours établis sommairement non loin du chantier de construction, ce qui épargnait les précautions à prendre pour la conservation de la chaux vive à l’abri de l’humidité, son extinction

Fig. 107. — Four à chaux en meule.

se misant aussi a mesure des besoins. On peut se représenter ces fours de campagne d’après les deux types de la page précédente, ou la disposition en meule, figurée ci-contre (fig. 107). C’est probablement d’une calcination de ce dernier genre que provient la chaux de certains échantillons de béton que j’ai recueillis aux aqueducs de Lyon (aqueduc de Craponne, branche du Pirod). La pâte de chaux est presque pure, parsemée de petits brins de charbon de bois. Les proportions de combustible et de pierres ne pouvant se déterminer avec précision comme dans un four maçonné et de profil régulier, on avait dû mettre un excès de combustible (bois ou charbon de bois), pour éviter les incuits.

B. — Chaux-ciments, pouzzolanes et tuileaux[1].

L’examen des constructions anciennes et la lecture des textes latins techniques ne nous font rien reconnaître en fait de ciments

  1. i. Les ciments naturels, qu’on appelle improprement quelquefois ciments romains, ne sont pas autre chose que des chaux hydrauliques contenant au-dessus de 35 et jusqu’à 60 % d’argile. Ils ne fusent pas en présence de l’eau et doivent être réduits en poussière, puis gâchés pour pouvoir former la pâte. Ils sont à prise lente, lorsque, plongés sous l’eau, ils ne durcissent qu’au bout de quelques heures ; à prise rapide, lorsqu’il leur suffit de quelques secondes. Leur résistance est généralement plus grande quand la prise est moins rapide. Les ciments de Vassy, de Pouilly, sont à prise rapide ; ceux de Portland, de Boulogne, à prise lente. Les ciments artificiels sont obtenus en broyant de la craie avec une argile bien choisie et en soumettant le mélange à la cuisson. Mais on les obtient aussi (c’est le procédé Vient) en formant une pâte avec de l’argile et de la chaux grasse éteinte en poudre. Ce mélange, séché, est soumis, comme les autres ciments, au gâchage avec de l’eau au moment de l’emploi. Sa prise est lente et ne commence que plusieurs heures après le gâchage. La pouzzolane naturelle estime matière minérale pulvérulente provenant des roches d’origine volcanique. Son nom lui vient de ce qu’elle se trouve en quantité dans les environs de Naples et de Pouzzoles. Mais on en trouve aussi aux environs de Rome et,