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de la Saône des demeures somptueuses ; l’eau souvent trouble des deux fleuves aurait-elle suffi aux vasques, aux jets d’eau, aux piscines où l’on se plongeait, à tout ce qui faisait le luxe d’un riche Gallo-Romain ? Il paraît donc raisonnable de croire aux tuyaux traversant la Saône, et soit immergés, soit soutenus par les ponts qui devaient sans doute relier les deux rives. Enfin, l’on n’a pas dû attendre pour cela la création du dernier aqueduc.

Il en résulte que la bifurcation de l’eau de La Brévenne en deux branches, après Les Massues, l’une atteignant Saint-Irénée, l’autre passant au-dessous de Loyasse et contournant Fourvière par le nord-est, apparaît comme vraisemblable. Mais tout cela ne peut être donné comme certain, non plus que tout ce que nous pourrions dire des emplacements propices à l’installation des châteaux d’eau publics ou privés. On ne peut que se représenter en gros ce que devait être l’ensemble de la distribution, d’après la façon dont le texte de Frontin nous la fait imaginer à Rome. Seuls les débris souterrains et les inscriptions qu’il ne faut pas encore désespérer de retrouver, pourront faire connaître çà et là quelque détail.


§ II. — Mesure du débit et de la distribution.

Avant de chercher à évaluer approximativement le débit des divers aqueducs lyonnais décrits, il est bon de rappeler comment les Romains déterminaient eux-mêmes et calculaient pour chaque usage le débit de toutes les branches d’une canalisation ramifiée presque à l’infini.

Divers systèmes modulaires. — Les modules, ou unités de mesure des eaux, étaient établis d’après l’unité de section des tuyaux de conduite, suivant ce que dit expressément Frontin[1]. Les unités fondamentales étaient primitivement le doigt et l’once, le doigt étant la seizième partie du pied[2] et l’once la douzième.

  1. De Aquis, 24.
  2. C’est-à-dire 0m, 0185 ; l’once = 0m, 02464.