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Or, un litre d’eau du ruisseau de l’Orgeolle (origine de l’aqueduc de La Brévenne) renferme[1] :

Oxygène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 cent. cubes
Azote . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15,15 cent. cubes
Acide carbonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1cc,5

La proportion est conforme à la règle ci-dessus, puisqu’elle est de 2/5 d’oxygène pour 1 d’azote, 7 % d’acide carbonique[2]. L’eau du Gier contiendrait une proportion d’oxygène un peu plus forte. Ce sont donc là des eaux parfaitement aérées[3].

Régime hydrologique actuel du Lyonnais. — Nous chercherons plus loin à déterminer le débit des divers aqueducs antiques de Lyon au moyen des éléments fournis par l’observation des conduites elles-mêmes. Mais il est une méthode d’évaluation a priori, à la vérité seulement approximative, et même d’autant moins exacte que nous ne nous trouvons plus tout à fait dans les conditions climatologiques et hydrologiques d’autrefois ; méthode que l’on peut essayer pourtant à titre de comparaison ou de contrôle, puisque aussi bien les Romains ont dû l’employer, et qu’elle nous permet de reprendre, dès le début, toutes les phases de leur travail. C’est de considérer le débit des cours d’eau que l’on se proposait, alors d’utiliser pour ces aqueducs. La première question qui se pose en effet à l’origine de tout projet d’adduction d’eau est celle-ci : telle rivière, telle source donnant une eau de la qualité voulue, quelle quantité cette rivière ou cette source peut-elle en fournir ? C’est sur cette évaluation que l’on se guide pour déterminer les dimensions de la conduite et des réservoirs.

Le climat de Lyon est généralement assez pluvieux. Sur les montagnes d’où s’échappent les cours d’eau en question, la neige

  1. Seeligmann, ouvr. cit.
  2. L’air atmosphérique contient 79 % d’azote et 21 % d’oxygène avec des traces (quelques dix-millièmes) d’acide carbonique. Le rapport O/Az est donc de 1/5 au lieu de 2/5 que nous constatons ici pour le gaz contenu dans l’eau de L’Orgeolle, conformément aux indications de Boussingault.
  3. On n’y trouve aucun autre élément gazeux, c’est-à-dire ni ammoniaque, ni sulfure ou carbure d’hydrogène.