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connue avant la découverte de la carte[1]. Les tuyaux de ce siphon remontaient donc sur le plateau de Champvert, en face ; le réservoir de fuite, non retrouvé, devait y exister au niveau voulu. La conduite libre reprenait alors, contournait probablement au nord la colline de Fourvière, et aboutissait, soit à un château d’eau de distribution, soit à des citernes réservoirs. Cette question sera examinée plus loin.

De Saint-Didier à la Sauvegarde. — Reprenons donc l’aqueduc où nous l’avons laissé, c’est-à-dire dans le second vallon d’Arche, au-dessous de Saint-Didier. Les vestiges découverts deviennent, à partir de là, beaucoup plus rares. Je n’en ai retrouvé vers Saint- Didier qu’un seul, au Voisinage du hameau Le Collin, sur la rive droite de la vallée, et j’en ai déterminé la cote d’altitude, qui est 283, en concordance parfaite avec celle qu’indiquait approximativement M. Gabut pour le même point sans doute, soit de 282 à 285.

Ce second vallon d’Arche est, comme le premier, riche en sources, que l’on aurait captées de la même façon que plus haut. MM. Faisan et Locard[2] en indiquent une, à la cote 300, où ils ont trouvé, paraît-il, les traces d’une prise d’eau d’origine romaine. M. Gabut en indique une autre, dite source des Vignes, plus élevée, à la cote 350, où l’on peut reconnaître également les marques d’un travail romain. Enfin il y aurait d’anciens captages, plus haut encore, au-dessus de 400 mètres d’altitude. Sans l’avoir vérifié, je crois cela volontiers, puisque j’ai pu constater des dispositifs de ce genre sur le Versant au-dessus de Saint-Romain.

Après le vallon d’Arche, l’aqueduc s’engage dans la plaine de Crécy, entre Saint-Didier et Saint-Rambert. Là, dans l’angle formé par le chemin communal no 2 venant de Champagne et le chemin, d’intérêt commun no 23, à l’est de ce dernier, à 160 mètres environ au nord du chemin no 2, on a découvert le specus en minant le terrain. Le canal passait ensuite au hameau de la Chevrotière, et arrivait au bord d’une vallée étroite, mais assez

  1. M. Steyert, avec qui j’ai eu l’honneur de m’entretenir souvent de ces questions dans les derniers temps de sa vie, se montrait particulièrement affirmatif sur ce point : sans avoir vu lui-même ces débris de piles, il se souvenait fort bien d’en avoir entendu parler, bien avant d’avoir découvert le calque de la carte d’Artaud. On sait que sa mémoire était aussi fidèle que son savoir était consciencieux.
  2. Monographie géologique du Mont-d’Or.