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au voisinage[1] ; pour d’autres, ce serait le tube du siphon qui passait sur le pont au bas de la vallée. Je crois en avoir dit assez sur la première de ces opinions. Quant à la seconde, la possibilité d’une pareille conduite en poterie, soumise à une charge de plus de cinquante mètres, sera discutée en son lieu, et repoussée. En tout cas, personne aujourd’hui n’a vu le point précis où cette conduite s’embranchait sur l’aqueduc, ni par conséquent ne peut affirmer l’embranchement. Enfin, même en admettant l’authenticité de celui-ci, rien ne prouverait que ce tuyau ne fût pas d’une époque bien postérieure, et que l’on n’eût pas utilisé pour l’alimentation de quelque bassin moderne les eaux qui continuaient à couler irrégulièrement par l’aqueduc ; car ces vieilles canalisations drainent toujours plus ou moins les eaux d’alentour.

Il est certain que le point de départ du siphon se trouvait au voisinage de la Sauvegarde, puisque c’est à partir de cette localité que la forte déclivité du sol commence. Il a été question plus haut du pont-siphon disparu au bas de cette déclivité, et du point d’aboutissement présumé de ce siphon sur le plateau de Champ-vert. Le reste appartient, à la circulation dans la ville, dont il sera parlé dans un chapitre spécial.

§ III. — Tracé de l’aqueduc de Craponne.

Cet aqueduc, pour lequel je propose la dénomination d’aqueduc de Craponne, afin d’écarter le terme incomplet d’aqueduc d’Iseron, peut être considéré, ainsi que j’ai cherché à le démontrer plus haut[2], comme le second en date. C’est jusqu’ici le moins connu des

  1. « L’aqueduc se terminait-il à la cité de la Sauvegarde ? Comme canal maçonné, c’est possible ; mais comme service hydraulique, non ! « Un tuyau en poterie du diamètre intérieur de 0m,132 et de 0m,157 de diamètre extérieur se détachait de l’aqueduc, à la Sauvegarde, puis se dirigeait à travers le plateau des Roches jusque vers les parcelles no 217 à 219, et de 223 à 225 de la section D du plan cadastral d’Ecully, propriétés Descours et Lacène. « M. Bruny a trouvé un fragment de ce tuyau dans sa propriété, sise à la petite voisinée de la Sauvegarde, qui, sur la carte du département, de Bonnaire, paraît englobée, au sud de la route 13, dans un petit cercle indiquant la cote 260. « Lors du creusement, en 1870, des tranchées pour la défense de Lyon, on a trouvé ce tuyau à plusieurs mètres au-dessous de la superficie du sol, dans la propriété de M. de Veyssière, lieu dit les Gantières, section D, parcelles no 103, 108 du cadastre d’Ecully. » (Gabut, loc. cit.)
  2. V. ci-dessus, p. 21.