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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/108

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— Ce sont de belles ruines, lui dis-je, en regardant trois ou quatre anciens grands chambellans, généraux en chef, etc. — Ils ne m’aiment pas beaucoup, dit-elle ; je ne suis point à la mode à Moscou ; peut-être que j’ai eu tort visà-vis de quelques-uns d’entr’eux, ou qu’il y a eu du malentendu. —

L’Impératrice n’étoit plus Cleopâtre à Alexandrie ; d’ailleurs César nous avoit quittés pour s’en retourner chez lui. Le roman disparut et fit place à la triste réalité. Alexis Orloff eut le courage d’apprendre à S, M. I. que la famine se montroit dans quelques gouvernemens : les fêtes s’arrêtèrent. La bienfaisance vint remplacer la magnificence, et le luxe céda à la nécessité. On ne jette plus d’argent, on le distribue. Les torrens de vin de Champagne s’arrêtent ; des milliers de chariots de pain succèdent aux bateaux chargés d’oranges. Un nuage a obscurci un instant le front auguste et serein de Catherine-le-grand, elle s’est enfermée avec deux de ses ministres, et n’a repris sa gaieté qu’au moment de remonter en voiture.

Si Vous connoissiez notre archevêque, vous l’aimeriez à la folie, et il vous le rendroit ; il s’appelle Platon, et vaut mieux que l’autre, qu’on appeloit le Divin : ce qui me prouve