Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/134

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en course. Le prince a si bien dans la tête que les Turcs ont envie de se rendre à nous, qu’après une grande canonnade de la flotte du Capitan Bacha, dont j’ai bien distingué la belle barbe blanche, quelques barques de Zaporogues turcs s’étant approchées près de la côte pour sonder la mer Noire, le prince Potemkin nous dit, à Repnin et à moi : — Je sais de bonne part qu’ils veulent déserter. — Il les voyoit déjà bons chrétiens. Nous allâmes pour les aider à débarquer ; ils se mirent à rire, à nous huer et à nous fusiller.


Au mois d’août 1788.

Au Camp sous Oczakow.


SI j’étois souverain j’aimerois assez des sujets qu’on pût désavouer. Je ne suis pas fier sur cet article-là, et il ne tient qu’à vous, Sire, de vous permettre cette liberté : mon amour pour votre monarchie l’emporte sur mon amour-propre. Votre Majesté ne veut pas trop que je me mêle des affaires de la Pologne ; mais voici comme je me suis jeté à corps perdu dans un accès de politique.

Le prince de Cz * * * *, celui des grands seigneurs qui viennent dans notre camp à qui