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Lettres sur la dernière guerre des Turcs.



LETTRE PREMIÈRE.


Au mois de décembre 1787.
Du Fort d’Élisabeth.


ME voici, mon cher S…, avec l’uniforme russe de général en chef, qui me fait grand plaisir, et un sabre turc au côté : en attendant que je m’en serve, comme général ou même comme volontaire, j’ai une plume autrichienne à la main ; je suis jockey diplomatique du meilleur des ambassadeurs, de notre Cobenzl, qui ne pense nuit et jour qu’à la gloire des deux empires.

Je suis très-heureux de pouvoir les servir à la fois de deux manières, consilio manuque. Mais me voici, en attendant, dans une chambre qui a un pied de moins que moi en hauteur, et où je pourrois de mon lit ouvrir la porte, si elle se fermoit ; le poêle, si j’avois du bois pour le chauffer ; et ma fenétre, si, au lieu