Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/198

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LETTRE VII.


Ce 1 octobre.

Du même Camp.


NOUS ne serions plus ici, si les deux grandes armées des deux grands empires n’avoient pas été si long-tems en complimens, à qui passeroit, l’une le Bog, et l’autre la Save ; et, si j’avois été cru, elles se donneroient à présent la main à Nicopoli, au centre des états du Grand-Seigneur. Tâchez d’attraper quelque part mes relations.

Sait-on à Pétersbourg la mort d’Ivan Maxime, pour qui la rime et la raison vous ont inspiré ce joli couplet qui finissoit par :

Son cœur peut être à la vertu,
Mais son visage est bien au crime.


Il a été tué derrière nous, d’un boulet de canon qui a passé entre le prince Potemkin et moi.

J’ai vu, il y a quelques semaines, le prince de Nassau arriver bien à propos avec les chaloupes canonnières, car il a sauvé mon cher prince d’Anhalt, qui, sans lui, auroit été