Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/211

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si vous pouvez, sans cesser d’être Racine, Horace et La Fontaine. Travaillez pour mes chers Moldaves, de quelque façon que ce soit. Ils me traitent si bien ! J’aime tout en eux, et surtout leur langage, qui rappelle qu’ils descendent des Romains. C’est un mélange harmonieux de Latin et d’Italien. On dit szluga, au lieu de je vous souhaite le bon jour. On dit formos coconitza, pour dire une belle fille. Sara bona, pour dire bon soir ; et dragua-mï, pour dire je vous aime. Puis-je mieux finir ma lettre que par cette vérité, que je saurois vous dire en douze langues au moins, et que vous me rendez, j’en suis sûr, en bon françois.