Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/237

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et à la Méditerranée), et le petit ménage aller toujours son train ?

Quel dommage qu’il n’ait pas vu les nouveaux prodiges des armées victorieuses de Votre Majesté ! elle les lui auroit racontés si simplement que, sans s’en douter, elle auroit fait une histoire aussi célèbre que la guerre même. Si j’avois lu avec quelle bonhomie Votre Majesté assure M. de Voltaire qu’elle a encore un peu d’argent, quoiqu’elle ait acheté quelques tableaux, je me la serois représentée plus grande de quatre pouces, se tenant encore plus droit que de coutume, le menton presqu’en l’air, un grand panier, et n’étant seulement digne que d’admiration, ce qui est bien fatiguant. À propos de cela, oserois-je bien lui demander si elle s’est ressouvenue de se défaire de ce buste si peu ressemblant qui est sur le chemin de l’hermitage ? À propos de cet hermitage, qui n’en est pas un, j’en fais bâtir un véritable sur la plus haute montagne, à une lieue de Vienne ; il s’appelle mon refuge, puisque je n’y suis pas plus exposé aux progrès de la philosophie qu’aux inondations : la liberté est une si belle chose ; celle des Pays-Bas me ruine tous les jours davantage ; celle de la France me coûtera le quart de mes revenus. J’ai été assassiné