Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/297

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fait pas, cela revient encore à peu près au même.

Il y a un crime réel et abominable à troubler un mariage d’amour : on peut être envieux des prospérités extérieures d’un homme, et croire la fortune injuste, mais le bonheur qui vient de l’ame est toujours mérité.

Les grands génies (cela s’appelle, je crois, des philosophes) après avoir dit du mal de Dieu qu’ils ne connoissent point, en disent des Souverains qu’ils ne connoissent pas davantage. Il y a deux façons de les punir. L’une en ne les punissant pas, car ils sont assez fous pour chercher une célébrité de malheur ; et l’autre en défendant la liberté de la presse. Mais il vaut mieux que les gouvernemens aient des auteurs à gages pour déjouer et ridiculiser tous ces prétendus instituteurs du genre humain, qui par un soi-disant amour du bien général, ne cherchent que le leur.

Ceux qu’on soupçonne le moins de philosophie sont souvent ceux qui en ont le plus. La véritable c’est le plaisir. Qu’on y fasse